mercredi 2 juin 2010

Dans ses yeux - Juan José Campanella


Prochainement

mardi 11 mai 2010

Enter the void- Gaspard Noé


La critique qui va suivre sera à l’image du film de Gaspard Noé : Dense, fragmentée, UNIQUE.

Expérience :Planante.Magnétique.Fascinante.Hypnotique.Sensorielle.Stimulante.Eblouissante.Esthétique.Etrange/Histoire :Tokyoïte.Nocturne.Fraternelle.Malsaine.Camée.Fantasmée.Perverse.Incestueuse.Oediepienne.Traumatisante.Provocatrice.Perverse.Erotique.Pornographique. Impulsive.Transgressive.Médicalisée.Policière.Mortelle.Furieuse.Ennuyeuse.Vide.Répétitive.Interminable.Radicale


Enter the void
s’apparente comme un trip sous acide dès les premiers plans. L’esthétisme supplante le scénario, la bande son transcende les dialogues, l’image virevolte dans les airs et se distord… Nous voici entrainés à mille lieux des productions formatées. Le temps suspendu, nous malmène entre passé et présent. La ville nippone, tantôt réelle tantôt onirique, nous égare dans ses ruelles sinueuses et criardes. Et nous voilà, à notre tour, entrain de subir ce même processus de désintégration. Nous ressortons de cette expérience cinématographique aveuglés, abasourdis et déconcertés.

2 Ponyo


jeudi 29 avril 2010

Nuits d'ivresse printanière - Lou Ye


Immersion clandestine dans une Chine urbaine et nocturne, où le tumulte des grandes villes exalte les sens. Ou comment tomber sous le charme d’un film, d’une photographie, d’un acteur…

Une jeune femme soupçonne son mari, Wang Ping, d’infidélité. Est engagé Luo Haitao. En révélant la relation homosexuelle de ce dernier, ce « détective » va peu à peu développer une attirance ambigüe pour le mystérieux amant, Jiang Cheng. Troublé, il va entraîner sa petite amie, Li Jing, dans un triangle amoureux enivrant et destructeur…

Interdit de tournage par les autorités chinoises, You Le ne nous dépeint pas uniquement une idylle homosexuelle mais il nous livre une fable mélancolique sur l’obsession amoureuse et la jalousie. Les personnages s’aiment et se déchirent. Les corps libérés exultent dans des étreintes passionnelles pour au final égarer les esprits. La mise en scène à fleur de peau renforce l’intensité dramatique des amours fugaces. L’errance sentimentale du beau Jiang Peng est sans horizon, le trio amoureux qu’il forme avec le jeune couple semble complètement désemparé. Et nous voilà, à notre tour, tout autant déboussolés…

La réalisation est intimiste et les plans filmés à la volée. Les images sont d’une rare beauté : les lumières saturées et le son sourd des boites de nuit rappellent l’univers hypnotique de Millenium Mambo. Le grain de la photographie fascine tout autant que la musique enivre. Et ce titre ! Quelle plaisir de pouvoir le nommer ! Il est tiré d’un livre de Yu Dafu, chaque évènement majeur est accompagné de vers calligraphiés transposés à même l’image. On en reste sous le charme… La poésie déteint sur les images et offre des plans séquences remarquables: la danse des amants en pleine rue, le karaoké, la balade en voiture et en bord de mer…

Certes les scènes charnelles sont crues (Le secret de Broke Back Mountain semble être une comptine pour enfants en comparaison) et des petites longueurs se font ressentir, mais elles ne dénaturent pas la force poétique de ces histoires d’amour et ne suffisent pas à rompre l’envoutement.

Ce film a bien mérité sa Palme du Meilleur Scénario au Festival de Cannes 2009, on regrettera seulement sa sortie en salles presqu’un an après.


Mon coup de cœur du printemps !

PS : Ames sensibles aux étreintes homosexuelles sulfureuses, passez votre chemin !

4 Ponyo



mardi 27 avril 2010

Mammuth- Benoit Delepine


Prochainement,
rédigé par le Ponyo 2 :)

mercredi 14 avril 2010

Les invités de mon père - Anne Le Ny


Venir en aide à une famille d’immigrés pour une cause humanitaire, en voilà un geste formidable ! Cet acte militant est mené par Lucien ! Octogénaire et médecin retraité, ce dernier reçoit l’approbation de ces enfants jusqu’au jour où son implication va bousculer l’équilibre familial préétabli. Engagement altruiste dérivant en mariage blanc, les relations familiales avec son fils Arnaud et sa fille Babette vont peu à peu se disloquer...La course à l’héritage est en jeu !

Le film brasse avec finesse un sujet d’actualité : l’immigration clandestine. Aucun jugement et manichéisme surplombent ce thème grave, seul l’humour mordant prévaut. Cette chronique sociale et surtout familiale est enjouée, les dialogues font mouche et les personnages sont campés avec brio. Fabrice Luchini est époustouflant de sobriété et de cynisme face à son desheritage imminent quant à Karin Viard, elle est complètement désespérée. Ce duo fraternel nous fait autant sourire que blêmir. La nature humaine, via ses idéaux et moyens d’y parvenir, est peinte avec justesse et tendresse.

On ressort de la séance léger et en admiration devant le jeu de Luchini !

2.8 Ponyo

lundi 12 avril 2010

My own love song - Olivier Dahan

Lettre à Olivier Dahan
Réalisateur, producteur, scénariste
J’accuse Monsieur Dahan Olivier de s’être écarté du cinéma dit français pour s’adonner aux mélodrames américains. Après le triomphe international de La Môme et face aux sirènes du succès, j’accuse ce réalisateur de s’être laissé tenter par le Rêve Américain : Un road-movie trépidant conciliant humour et drame, ponctué de rencontres hasardeuses et de personnages en quête de rédemption. Du déjà-vu !

My own love song incarne avec perfection une copie insipide de films US indépendants. Monsieur Dahan, réaliser un film à petit budget et à succès ne se concrétise pas uniquement en juxtaposant des éléments scénaristiques forts du cinéma américain. L’histoire de Jane, ex-chanteuse handicapée qui part avec son seul ami, schizophrène de surcroît, à la rencontre de son fils semble avoir élaborer son scénario sur une succession de scènes de films existants : un peu de Crazy Heart pour l’histoire d’un chanteur déchu en quête de salut, un brin d’Away we go pour le défilé d’amitiés fortuites, un soupçon de Little Miss Sunshine pour les passages burlesques d’un périple à travers l’état américain et deux touches de Juno pour la fantaisie visuelle. Les bons sentiments, chers aux réalisateurs américains, ne scient pas forcément au public français. D’autant plus si la ballade souhaitée se métamorphose en fantasmagorie naïve. On aurait pu être charmé par la photographie haute en couleur si celle-ci ne laissait pas la vive impression d’être surfaite et tape-à-l’œil. Les audaces visuelles (incrustations d’oiseaux et d’anges) ont renforcé le manque de finesse du scénario. L’histoire assez simple aurait pu acquérir une dimension plus fantaisiste et originale, malheureusement l’effet inverse s’est enclenché. Le mauvais goût et le pathos à tout va ont pris l’ascendant sur le scénario. On s’est même senti obligé de verser une larme pendant les chansonnettes de Jane et cela est fort désagréable. Pleurer pour une histoire dans laquelle on n’est pas du tout rentré est une sensation déroutante que je ne recommande à personne ! Passez votre chemin…

PS : j’élève ma note pour les interprétations de Renée Zellweger, Forest Whitaker et Nick Nolte.

1,2 Ponyo

mercredi 7 avril 2010

Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour... Pascal Thomas


Quelle drôle d’impression à la sortie du film ! Je ne sais pas si je dois ressentir de la satisfaction ou de la déception… Ce florilège d’intrigue amoureuse incongrue et de clichés intentionnels m’a laissé perplexe et pourtant je suis ressortie de la salle le cœur léger.

L’histoire d’amour entre Nicolas et Dorothée est teintée d’un romantisme et d’un lyrisme désuet, poussés à leur extrême. A la manière d’un roman photo et décomposé en chapitres, ce conte de fée atemporel nous convie dans la relation tumultueuse d’un couple idéaliste. Passant d’une pieuse idylle, à un amour pur, à des déchirements jalousifs puis une reconquête diabolique, le couple incarné par Julien Doré et Marina Hands est farfelu à souhait. Leur douce folie peut enchanter ou agacer mais dans tout les cas elle ne laissera pas le spectateur indifférent. Complètement atypique et à contre courant des comédies romantiques actuelles, ce film est à prendre au 10ème degré. Une certaine tolérance et ouverture d’esprit est même requise pour pouvoir accepter et apprécier les péripéties burlesques et à l’eau de rose de cette très très belle histoire d’amour… La photographie bucolique et la mélodie semblent totalement en adéquation avec ce genre de comédie à l’ancienne où la naïveté et la légèreté scénaristique priment intentionnellement. Je ne nierai pas le fait que la narration manque de rythme, les péripéties sont inégales et de ce fait la mise en scène semble bâclée. Julien Doré s’en sort plutôt bien dans ce premier rôle, Marina Hands est délicieuse, Guillaume Gallienne renforce le côté burlesque de ce ménage à trois… Je n’en dis pas plus !


Ce film est donc à prendre à la légère et de là vous pourrez être satisfait de regarder un petit film à la fois décalé et déroutant. Avec ses points positifs et négatifs.

Ps : Ames rationnelles et anti- Doré, restez chez vous !

2.4 Ponyo