dimanche 31 janvier 2010

La princesse et la grenouille - Disney


Le retour à la 2D pour le plus grand plaisir des nostalgiques!

Disney nous offre un conte de fées dans la grande lignée de ses dessins animés à succès. Tous les ingrédients sont réunis : une histoire d'amour, un terrifique sorcier, des compagnons de route à quatre pattes, des chansons à fredonner...

Nous revoilà immerger dans l'univers féérique de Disney, qui cependant a réussi à évoluer avec son temps! Ce n'est pas la commune histoire d'une princesse qui est dépeinte, mais celle de Tania : jeune fille indépendante et moderne, venant d'une modeste famille de la Nouvelle-Orléans, qui rêve d'ouvrir un restaurant et de concrétiser ainsi le projet de son défunt père. Pour cela, comme la morale de l'histoire le décrit si bien "le talent ne suffit pas, il faut travailler pour réussir...". Tania va donc cumuler différents emplois et éviter les tumultes des sorties et plaisirs. Face à elle, nous retrouvons sa meilleure amie,bourgeoise superficielle au grand coeur et un prince, vaniteux épicurien destitué par ses parents. Les codes sont inversés et les personnages n'offrent pas les clichés sociaux qui leur sont prédestinés...

Les rêves d'enfant des deux protagonistes féminins sont teintés de superstitions et légendes : un doux baiser donné à une grenouille et les voeux s'accomplissent! Un restaurant pour l'une, un prince comme mari pour l'autre!
Sauf quand ce doux baiser est imprégné d'une malédiction du maître des ombres et transforme son sauveur en batracien!
La quête de leur état intial est le fil conducteur de l'histoire, le prince ensorcelé et Tania vont devoir surmonter péripéties et pièges semés par le vil gourou et cela avec l'aide d'un crocodile "balourd" et d'une luciole farfelue.
La musique swinggue, les gags s'enchaînent, les coeurs s'embrasent et les méchants trépassent : un bon vieux Disney comme on les apprécie!

3 Ponyo

Mother - Jooh-ho Bong


Ou l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils à la fois pur et déraisonné.

Pour comprendre cette histoire, il faut tout d'abord accepter le fait qu'un enfant peut devenir un prolongement de l'être, par conséquent que la dévotion absolue d'une mère peut tout à fait se situer aux franges du fusionnel et du monstrueux...


Ce don de soi, c'est Do-Joon qui en hérite, jeune homme simplet accoutumé à cette protection maternelle exacerbée et n'ayant jamais pu développer qualités sociales et altruistes pour vivre en communauté. Ce grand beta, bouche entre-ouverte et yeux de biche, va se voir inculper pour meutre. La trame du thriller prend certes forme sans détours mais les rebondissements multiples vont en égarer plus d'un!


Après Memories of murder et The Host, Joon-ho Bong met en scène une fois de plus un simple d'esprit qui se retrouve héros et victime malgré lui au coeur de l'intrigue policière. Son unique sauveur sera incarné par une mère désemparée qui n'hésitera pas à franchir lois et morale pour innocenter son fils.


Kim Aye Ja, actrice de 68 ans, porte l'histoire sur ses frêles épaules.

Le générique annonce à la perfection l'atmosphère dans lequel vont baigner les personnages du film, une tension dramatique constante matérialisée à merveille par cette Mère-Courage. Les yeux dans le vague, la mine défaite, une femme ayant l'air à bout de force, pourtant, entame une danse au milieu d'un champ de blé. Allégorie de la persévérance.


Comme à son habitude, Joon-ho Bong excelle dans la réalisation d'un scénario oscillant entre drame, thriller, comédie et chronique sociale. Genre unique dans le cinéma contemporain, il revisite le thriller en ponctuant le film de ce rythme saccadé où les ruptures de ton contribuent en premier plan à l'intensité dramatique de l'histoire. Les mises en scène soignées et la photographie splendide (plan de l'urine et du bol de soupe) arrivent à marier poésie et trivialité et cela sans jamais paraître de mauvais goût.


La société coréenne est malmenée, le réalisateur n'hésite pas à exhiber la corruption de la justice et l'incompétence de la police.Je n'arriverai jamais à me lasser de la liberté d'expression et de la capacité à mélanger les genres de cette nouvelle vague de films coréens. Zero tabou, aucun vulgaire manichéisme, pas de bons sentiments, jamais de clichés...

Les émotions ressenties déclinées dans tout leur panel (rire-crainte-pleurs...) sont actuellement quasiment spécifiques à ce cinéma asiatique en plein essor.


Ne passer pas à côté de ce film!


4 Ponyo

jeudi 28 janvier 2010

Serious man - Joel & Ethan Coen

Et non, cette fois ci les frères Coen ne mettront ni en scène un raté, ni un criminel, mais un homme plein de bonté.

Serious man dresse le portrait d'un juif à la dérive. Larry Gopnik, petit professeur du Midwest, entame sa descente aux enfers dès l'annonce de sa séparation avec sa femme. Il est en proie à toutes sortes de tourments et enchaîne humiliations sordides et situations abracadabrantesques.Sa recherche éperdue de salut est mise en déroute par ses visites successives chez les rabbins du coin. Michael Stuhlbarg incarne à la perfection cet homme au bord du gouffre.

Le scénario pourtant manque de folie et de rythme. Nous avons face à nous une oeuvre personnelle et quasi insoluble pour les non-initiés au judaisme. Ce clivage poussé des personnages "juifs" pose un problème d'accessibilité et donc d'accroche. L'humour noir déployé marche un temps mais les péripéties paraissent vite décousues. Et surtout, pourquoi cet épilogue sorti de nul part et ce final aussi brutal? Laisser la fin en suspens semble vraiment facile et cette "dramaturgie" amorcée ne conviendrait pas forcément à ce registre de comédie.

Serious man, à la limite du drôle et du dramatique, est un film des Coen beaucoup trop sérieux.

2 Ponyo

mercredi 27 janvier 2010

Gainsbourg - vie héroïque - Joann Sfar


Un conte de J.Sfar...Le terme a pris toute son ampleur dès le générique du film où Gainsbourg en figure cartoonesque clope le long des districts. Bienvenue dans un Comic strip d'un genre particulier!

J.Sfar n'est pas tombé dans les écueils du genre mais nous a révélé son Gainsbarre fantasmé! Et cela à mon grand regret, mais tentons de voir les choses positivement!
"Ce ne sont pas les vérités de Gainsbourg qui m'intéressent mais ses mensonges" précise-t-il. Il nous offre une vision très personnelle de l'artiste en imbriquant fantaisie et scènes suréalistes tout le long du film. La Gueule, le double en carton-pâte de S.G, se faufile telle une ombre derrière le chanteur, jouant le rôle de conscience obscure. Et pourtant de ce trivial manichéisme on aurait pu s'en passer! Mais avouons que l'onirisme émanant de ces scènes hors norme se fondent naturellement dans ces passages de création et composition.

Le film nous amène à découvrir les instants de vie de l'artiste, de sa jeunesse dans les années 40 à sa période de décadence. Ces moments défilent à grande vitesse et offre une valse lisse de personnages qui ont marqué la vie S.G : Vian - Les frères Jacques - Gréco - Gall- Bardot - Birkin - Bambou - Charlotte...

Je ne vais pas cacher le fait que je suis une grande fan de S.G et que j'ai été déçue par le traitement inégal des différentes parties de sa vie : une jeunesse lourdement traitée face à un "Gainsbarrow" à peine abordé! Cependant, ce constat passé, je ne peux que me réjouir de l'interprétation d'Eric Elmosnino, qui de part sa ressemblance et son mimétisme, a réussi à faire revivre S.G le temps d'un film. Laetitia Casta en B.B et Lucy Gordon en J.Birkin interprètent également avec brio leur rôle de muses. Tout de même, petit bémol pour Philippe Katerine, qui en incarnant Boris Vian, n'offre qu'une médiocre singerie de cet artiste haut en couleur.

Gainsbourg-vie héroïque est une ode à l'artiste à la fois légère et grave. Un joli hommage à l'homme à la tête de chou!


2 Ponyo

Mr Nobody - Jaco van Dormael


Mr Nobody est à film à tiroirs qui plonge le spectateur dans l'univers de Nemo Nobody.

Un univers flottant entre imaginaire et réalité, à la fois décrit de manière scientifique via des monologues face-à-face caméra et totalement englué dans ses désirs inconscients.

Mr Nobody, c'est Monsieur Complexité, Monsieur Possibilités. Une personne qui ne laisse aucune chance au hasard et veut devenir le maître absolu de sa destinée.
Pourquoi être confronté à des choix cornéliens alors que tous les scénarios de vie sont réalisables?

Nous voilà donc, face à l'écran, observateur d'un moment décisif de la vie du petit Nemo, moment qui pourrait influer radicalement sur le cours de sa vie par le simple fait de choisir de vivre avec son père ou de suivre sa mère. Un seul mot, un seul choix, un unique regard et nous sommes embarqués dans ses différentes vies parallèles. Et pourtant, si au final toutes ces vies ne nous conviendraient pas et qu'il faudrait mieux usurper l'identité de la première personne venue pour se sentir véritablement soi et serein? Alors Contrôle ou Hasard? Pile ou Face?

Ces histoires frénétiques, un futur/passé/présent entremêlés, une temporalité mal-menée, un premier temps arrivent à nous charmer mais au bout du compte finissent par nous lasser.

C'est étrange de penser qu'un scénario a été conçu uniquement pour mettre en déroute les spectateurs et que sa succession d'incongruités arrive à desservir l'originalité initiale de cette aventure surréaliste.

Nemo Nobody est un savant marionnettiste qui tire les ficelles de sa propre réalité en nous offrant de multiples personnalités mais en ne dévoilant jamais sa véritable nature.
Cependant, ce film n'atteint pas le niveau fantaisiste de la Science des rêves de Gondry ou de Dans la peau de John Malkovich de Jonze.

Ps : jolie scène européenne avec Diane Kruger, Lin Dan Pham et Georges du Huitième jour.

2 Ponyo

Invictus - Clint Eastwood


Le nouveau Eastwood de début d'année, je l'attendais avec impatience même si la thématique Rugby ne suscitait aucun enthousiaste particulier de ma part.

Et pourtant, Invictus, c'est une jolie histoire (la fin de l'apartheid en Afrique du Sud sur fond de Coupe du Monde fédératrice), un Morgan Freeman s'imposant en Nelson Mandela et un Matt Damon en rugbyman surgonflé. La magie aurait du opérer...et non, elle a laissé place à une déception post-film. Déception subie avec regret!

Aucun attachement aux personnages, même si je ne peux nier la justesse du jeu des protagonistes principaux. Aucune émotion face à cette reconstitution "sportivement" historique. Aucun regain d'intérêt pour ce sport collectif. J'ai vu passé le film, comme on pourrait regarder un vulgaire reportage, en l'appréciant sur le moment, souriant de temps à autre mais ne développant aucun émoi particulier.

Les bons sentiments américains cumulés au sport, ce n'est pas ma tasse de thé.
D'autant plus, qu'un film de C.Eastwood sans réelle délectation, c'est frustrant!

2 Ponyo

Tetro - Francis Ford Coppola


Quelle jolie surprise de se rendre au cinéma par hasard et d'en ressortir le sourire aux lèvres et les yeux humides! Il faut tout de même avouer que l'affiche ne m'avait guère inspirée et surtout m'avait induite en erreur sur le genre du film auquel j'allais assister. Un polar de plus, me disais-je!

Mais dès les premiers plans, dès les premières sonorités cubaines, l'envoûtement a fait son effet. Je me suis embarquée dans ces retrouvailles familiales, avec son lot de tendresse et de tortures, plantées dans un décor idyllique où la vie de quartier et les personnages qui y gravitent suscitent l'envie.

Vincent Gallo, alias Tetro, en artiste frustré et frère captif, éblouit toutes les scènes en noir en blanc. Le mystère qui entoure son détachement familial dessine l'image d'un animal meurtri par un passé complexe. Il apparait tel un amnésique volontaire, propre garde fou de son histoire et de son talent d'écrivain.

Mais voilà que surgit un fantôme du passé, un jeune frère délaissé qui tente de renouer le lien fraternel. Le jeune Alden Ehrenreich est prometteur : un sourire à la Leonardo et un magnétisme à la Brando parviennent à émouvoir la jeune fille en fleur qui sommeille en moi :)

Ce huit-clos réunit également l'attachante Maribel Verdu, ange protecteur des âmes déchues.Le noir et blanc du présent se heurte aux couleurs agressives du passé, qui ressurgit de manière anecdotique, telle une vision prophétique.Quant à cette musique sud-américaine, elle berce l'histoire dans un espace temps qui parait être éloigné de toute réalité. Mais sommes-nous réellement au cinéma?

Tetro s'apparente comme une scène théâtrale, film en quatre actes où les drames explosent et les personnages semblent issus d'une tragédie grecque. Le final, l'apogée, s'érige sous fond oedipien, à la fois surprenant et bouleversant.

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Bright Star - Jane Campion


Ou le portrait d'une femme : muse dévouée d'un poète sans un sou qui, de part sa douceur et son caractère, inspirera le plus grand poète du Romantisme anglais du 19ème siècle.

Jane Campion filme les émois amoureux dans une succession de tableaux impressionistes. L'amour platonique entre Fanny Brown et John Keats baigne dans un décor nimbé de clarté où la lumière crue illumine tulles et rubans. "La beauté sera convulsive ou ne le sera pas"...

C'est un amour pur qui semble être cristallisé par l'éclat et la transparence des différentes scènes. Des brassées de fleurs sauvages enveloppant des robes immaculées nous donnent une impression de flottement. Sensation qui vole en éclat sous l'effet d'un battement de cil ou l'intensité palpable d'un pieux baiser.

Sommes-nous en plein rêve ou suivons-nous une histoire d'amour impossible? L'amour primera-t-il sur les conventions sociales d'une aristocratie conservatrice?

Les élancées lyriques de Keats résonnent le long des landes escarpées et parviennent ainsi à réchauffer cette vieille Angleterre. Et pourtant, pas un mot de trop.

L'histoire se tisse tout en retenue et offre l'idée que sentiments et nature s'accordent harmonieusement et qu'amour n'a de sens que de sa forme la plus dénudée. Sorte d'Evanescence.

4 Ponyo

Bliss – Drew Barrymore


Du derby roller, une bande de filles hystériques, des mini-jupes, un maquillage outrancier, du métal plein les oreilles et voilà que tourbillonne Ellen Page dans une série sans fin de clichés.

C'est l'histoire de la future Barbie Destroy, provinciale tiraillée entre les concours de beauté de maman et les envies d'échappatoire d'une jeune bledarde paumée.La petite Juno perd de son charme dans cette comédie US édulcorée pour adolescentes faussement rebelles.

Rien de palpitant mis à part la découverte d'un sport aussi mouvementé et spectaculaire que le catch et son coach hippy totalement à côté de la plaque.

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