lundi 12 avril 2010

My own love song - Olivier Dahan

Lettre à Olivier Dahan
Réalisateur, producteur, scénariste
J’accuse Monsieur Dahan Olivier de s’être écarté du cinéma dit français pour s’adonner aux mélodrames américains. Après le triomphe international de La Môme et face aux sirènes du succès, j’accuse ce réalisateur de s’être laissé tenter par le Rêve Américain : Un road-movie trépidant conciliant humour et drame, ponctué de rencontres hasardeuses et de personnages en quête de rédemption. Du déjà-vu !

My own love song incarne avec perfection une copie insipide de films US indépendants. Monsieur Dahan, réaliser un film à petit budget et à succès ne se concrétise pas uniquement en juxtaposant des éléments scénaristiques forts du cinéma américain. L’histoire de Jane, ex-chanteuse handicapée qui part avec son seul ami, schizophrène de surcroît, à la rencontre de son fils semble avoir élaborer son scénario sur une succession de scènes de films existants : un peu de Crazy Heart pour l’histoire d’un chanteur déchu en quête de salut, un brin d’Away we go pour le défilé d’amitiés fortuites, un soupçon de Little Miss Sunshine pour les passages burlesques d’un périple à travers l’état américain et deux touches de Juno pour la fantaisie visuelle. Les bons sentiments, chers aux réalisateurs américains, ne scient pas forcément au public français. D’autant plus si la ballade souhaitée se métamorphose en fantasmagorie naïve. On aurait pu être charmé par la photographie haute en couleur si celle-ci ne laissait pas la vive impression d’être surfaite et tape-à-l’œil. Les audaces visuelles (incrustations d’oiseaux et d’anges) ont renforcé le manque de finesse du scénario. L’histoire assez simple aurait pu acquérir une dimension plus fantaisiste et originale, malheureusement l’effet inverse s’est enclenché. Le mauvais goût et le pathos à tout va ont pris l’ascendant sur le scénario. On s’est même senti obligé de verser une larme pendant les chansonnettes de Jane et cela est fort désagréable. Pleurer pour une histoire dans laquelle on n’est pas du tout rentré est une sensation déroutante que je ne recommande à personne ! Passez votre chemin…

PS : j’élève ma note pour les interprétations de Renée Zellweger, Forest Whitaker et Nick Nolte.

1,2 Ponyo

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