mercredi 27 janvier 2010

Tetro - Francis Ford Coppola


Quelle jolie surprise de se rendre au cinéma par hasard et d'en ressortir le sourire aux lèvres et les yeux humides! Il faut tout de même avouer que l'affiche ne m'avait guère inspirée et surtout m'avait induite en erreur sur le genre du film auquel j'allais assister. Un polar de plus, me disais-je!

Mais dès les premiers plans, dès les premières sonorités cubaines, l'envoûtement a fait son effet. Je me suis embarquée dans ces retrouvailles familiales, avec son lot de tendresse et de tortures, plantées dans un décor idyllique où la vie de quartier et les personnages qui y gravitent suscitent l'envie.

Vincent Gallo, alias Tetro, en artiste frustré et frère captif, éblouit toutes les scènes en noir en blanc. Le mystère qui entoure son détachement familial dessine l'image d'un animal meurtri par un passé complexe. Il apparait tel un amnésique volontaire, propre garde fou de son histoire et de son talent d'écrivain.

Mais voilà que surgit un fantôme du passé, un jeune frère délaissé qui tente de renouer le lien fraternel. Le jeune Alden Ehrenreich est prometteur : un sourire à la Leonardo et un magnétisme à la Brando parviennent à émouvoir la jeune fille en fleur qui sommeille en moi :)

Ce huit-clos réunit également l'attachante Maribel Verdu, ange protecteur des âmes déchues.Le noir et blanc du présent se heurte aux couleurs agressives du passé, qui ressurgit de manière anecdotique, telle une vision prophétique.Quant à cette musique sud-américaine, elle berce l'histoire dans un espace temps qui parait être éloigné de toute réalité. Mais sommes-nous réellement au cinéma?

Tetro s'apparente comme une scène théâtrale, film en quatre actes où les drames explosent et les personnages semblent issus d'une tragédie grecque. Le final, l'apogée, s'érige sous fond oedipien, à la fois surprenant et bouleversant.

4 Ponyo

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