mercredi 17 mars 2010

Ghost Writer - Roman Polanski


Manipulation, conspiration et complot politique, Polanski nous convie dans l’intrigue haletante d’un polar à l’allure hitchcockienne.

Un ghost-writer est engagé pour achever la rédaction des mémoires d’un ancien premier ministre britannique. Un projet périlleux qui a laissé son prédécesseur pour mort. De découvertes en découvertes, le héros va tenter de démêler les faux semblants de la vérité. Lorsque éclate un scandale politique vertigineux…

Nous voici embarqués dans un thriller politique digne d’un scénario des années 70. L’intrigue se profile lentement. En crescendo. Laissant les rebondissements se dévoiler et les indices se résoudre, le suspense va monter en intensité tout le long du film jusqu’à ériger sa fin en apothéose.

Polanski nous offre un pur moment de cinéma : Il connaît ses classiques, excelle dans la maîtrise de la mise en scène, bluffe par l'esthétisme sobre de ses plans et arrive à marier efficacité narrative à une bande son captivante .
Dès la première scène, la tension est palpable, l’atmosphère trouble et oppressante va accroître le suspens ambiant – paysage insulaire, huit-clos quasi constant – cloisonnement dans une maison de verre – vont accélérer l’angoisse sous-jacente du « Ghost » et amplifier sa paranoïa.

Ewan McGregor est troublant de crédibilité dans ce rôle d’écrivain candide qui cherche à mener son enquête. Quelques touches d’humour sont distillées au fil de l’avancée de la machination, permettant à la fois de créer une rupture avec la tension générale et amplifiant en même temps cette sensation d’oppressement. Polanski joue avec le temps, l’accélère, le ralentit, le fractionne, il joue avec nos nerfs et nous déroute.

Serait-ce un film-miroir ? Ce cloisonnement et l’acharnement médiatique dont est victime Pierce Brosnan dans le film semblent trouver écho dans la réalité – la situation de Polanski. Un autre rapprochement peut être évoqué : le Ghost est confiné sur une île au large des Etats-Unis, il est obligé d’y rester afin de terminer les mémoires d’Adam Lang, et cela dans le plus grand des secrets. A la frontière des Etats Unis, il apparaît tel un exilé, traqué, qui se cache des périls issus du continent américain...

Certains diront que le film est trop classique ou le scénario trop simple, pour ma part ce polar politique a été apprécié avec délectation.

3 Ponyo

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