jeudi 11 mars 2010

Le rêve italien - Michele Placido


Rome.1968 .Une révolution socio-politique est amorcée, les tumultes contestataires se propagent dans les universités italiennes, la lutte contre les inégalités sociales est désormais au centre des protestations estudiantines.
Nous voici donc embarqués au cœur de l’Histoire et de l’action. Et pourtant se dessine au milieu des tumultes, un triangle amoureux mené de front par Laura,une bourgeoise engagée en mal d’identité, son amant transi Nicola, flic infiltré aspirant à devenir comédien et Libero, leader charismatique du mouvement étudiant.

Entre idéaux et va-et-vient amoureux, le film sonne creux.
Le trop plein de nostalgie, le lyrisme exacerbé et la profusion de clichés peinent à mener ses débordements contestataires vers l’élan insurrectionnel désiré par les spectateurs. Le film est conventionnel et ne suscite pas d’émoi particulier. L’Italie de 68 ne fait pas vibrer car aucune réflexion approfondie aux événements de l’époque n’est suggérée. Certes sont cités les massacres de la guerre du Vietnam, la mort du Che et l’assassinat de Luther King, mais cela ne suffit pas à expliquer la fougue d’une jeunesse italienne en lutte contre le système.

Le parti pris romanesque de Michele Placido ne donne aucune substance aux différentes oppositions qui constituent l’histoire : la rivalité entre Libero et Nicola, l’implosion de la cellule familiale entre parents et enfants contestataires, les incompréhensions entre professeurs et élèves, ainsi que la lutte entre classes bourgeoises et inférieures.
La narration plate et l’esthétisme digne d’un téléfilm n’offre qu’une pale version d’un Roméo et Juliette italien malmené par les idéologies de 68.

Issue d’une époque passionnelle, cette histoire vraie est malheureusement engluée dans un romantisme clinquant. Dommage pour nous… L’intérêt du film ne repose que sur le choix des acteurs : surtout Riccardo Scarmacio :)

2 Ponyo

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